Les noms polysyllabiques terminés au nominatif-accusatif singulier par -i –ի ont deux flexions, l’une en -o- propre aux dérivés en -ac̣i –ացի du type giwł-ac̣i գիւղ–ացի « villageois » (de giwł դիւղ « village ») et à quelques mots comme (h)ogi (հ)ոգի « esprit », ordi որգի « fils », l’autre en -a-, mais avec génitif en -woy –ւոյ commune aux autres noms en -i –ի, tels que tełi տեղի « lieu ».
Type en -o- | Type en -a- |
Nom. acc. | hogi հոգի | tełi տեղի | |||||
Loc. | hogi հոգի | tełwoǰ տեղւոջ | |||||
Gén. dat. | hogwoy հոգ | tełwoy տեղւոյ | |||||
Abl. | hogwoy հոգ | tełwoy տեղւոյ | et tełwoǰē տեղւոջէ | ||||
Instr. | hogwov հոգ | tełeaw տեղւոյ |
Nom. | hogik‘ հոգիք | telik‘ տեղիք | |||
Acc. loc. | hogis հոգիս | telis տեղիս | |||
Gén. dat. abl. | hogwoc̣ հոգւոց | teleac̣ տեղեաց | |||
Instr. | hogwovk‘ հոգւուվք | tełeawk‘ տեղեաւք |
Les paradigmes des thèmes à nasale et à liquide seront indiqués ci-dessous § 43.
32. — Les quatre types qui viennent d’être décrits se rapprochent naturellement des thèmes en -o-, -ā-, -i (et -ī-), -u- (et -ū-) de l’indo-européen ; par exemple k‘un քուն « sommeil », instr. k‘nov քնով, répond à skr. svápnaḥ, lat. somnus, cf. gr. ὕπνος ; am ամ « année », instr. amaw ամաւ, à skr. sámā ; aruest արուեստ « art », instr. aruestiw արուեսաիւ, au type en *-ti- de v. sl. junostĭ « jeunesse », zard զարգ « ornement », instr. zardu զարգու, à gr. ἀρτύς. Le parallélisme qu’ils présentent résulte d’un développement postérieur à la période d’unité, car en indo-européen le type en -o-, dit thématique, se distingue essentiellement du type athématique auquel appartiennent les thèmes en -i- et en -u-. Ce développement n’a d’ailleurs rien qui soit propre à l’arménien ; la prononciation vocalique de i et de u a entraîné dans la plupart des langues un rapprochement avec les thèmes qui ont devant la désinence une voyelle propre-