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ariwn արիւն « sang ») ; quelques mots isolés comme duṙn դուռն « porte » (génit. sing. dran ղրան, nom. plur. drunk‘ դրունք) ; et les monosyllabes comme tun տուն « maison », šun չուն « chien », génit. tan տան, šan չան.


Singulier :
Nom. acc. šaržumn չարԺումն gitut‘iwn գիտուԹԻւն
Gén. dat. loc. šaržman չարԺմամ gitut‘ean գիտուԹեան
Abl. šaržmanē չարԺմամէ gitut‘enē գիտուԹենէ
Instr. šaržmamb չարԺմամբ gitut‘eamb գիտուԹեամբ
Pluriel :
Nom. šaržmunk‘ չարժմունք gitut‘iwnk‘ գիտուԹիւնք
Acc. loc. šaržmuns չարժմունս gitut‘iwns գիտուԹիւնս
Gén. dat. abl. šaržmanc̣ չարժմունց gitut‘eanc̣ գիտուԹեանց
Instr. šaržmambk‘ չարժմամբք gitut‘eambk‘ գիտուԹեամբք

44. — Le trait caractéristique de cette flexion, ce sont les alternances : -in-, -an-, -un- qui se présentent au complet dans le type mianįn : mianįin, mianįamb, mianįunk‘, et au nombre de deux dans les autres : anįn : anįin, anįamb et šaržumn : šaržman, šaržmunk‘ ; ces alternances remontent à l’indo-européen, et l’arménien est ici d’un archaïsme presque unique.

Devant les désinences commençant par consonne, l’indo-européen employait le vocalisme sans e dans la syllabe prédésinentielle ; l’instrumental pluriel des thèmes sanskrits en -n- présente donc une nasale voyelle, avec son traitement normal -a-, soit, à l’instrumental pluriel, -a-bhiḥ ; l’arménien a de même -am-b –ամ–բ sans exception dans tous les types. – Le traitement est le même au génitif-datif-ablatif pluriel -anc̣ –անց.

L’ablatif singulier est d’ordinaire tiré du génitif-datif-locatif par addition de –Է, mais il y a trace d’un vocalisme spécial sans e, représenté par arm. -an –ան, dans quelques mots comme įeṙn ձեռն « main », génit. įeṙin ձեռին, abl. įeṙanē ձեռանէ.

Au génitif-datif-locatif singulier on rencontre deux vocalismes : -in –ին et -an –ան ; l’un représente le type *-en-es, *-en-os de gr. ποιμέν-ος, ποιμέν-ι (poimen-os, poimen-i), v. sl. kamen-e, skr. bráhmaṇ-aḥ (« de la prière ») et brahmáṇ-aḥ « du brahmane » (génit. abl.), bráhmaṇ-e