Page:Meillet - Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique (1936).djvu/98

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yaławt‘s artak‘oy i žamu xnkoc̣n կային յազաւթս արտաքոյ ի ժամու խնկոցն ἦν προσευχόμενον ἔζω τῇ ὥρᾳ τοῦ θυμιάματος (ên proseuchomenon exô tê hôra tou thumiamatos) (littéralement : étaient en prière dehors à l’heure…) ; la nasale de la préposition est conservée devant voyelle initiale dans la langue des philosophes : n-ent‘akayum ն—ենթակայում « dans le sujet » ; on attendrait *in-, mais les petits mots non accentués qui s’appuient sur un mot suivant tendent à perdre leur voyelle, cf. oč̣ ոչ « ne pas » : č̣-ē չ—Է « il n’est pas ». La préposition peut aussi être aṙ առ « près de » (cf. gr. παρα), ainsi Luc X, 39 nstaw aṙ otsn teaṙn նստաւ առ ոտսն տէառն παραϰαθεισθεῖσα πρὸς τοὺς πόδας τοῦ ϰορίου (parakathestheisa pros tous podas tou koriou), ou ənd ընդ « avec ».

67. — L’ablatif marque, comme en indo-européen, le point de départ. Il se trouve le plus souvent avec la préposition i ի « de » (cf. v. sl. jis, jiz, lit. iš ?) : i skzbanē ի սկզբանէ « dès le commencement » ; c’est l’ablatif avec i ի qui indique le tout dont on prend une partie : mi i noc̣anē մի ի նոցանէ « սոսs ex eis », et qui, avec un verbe passif, indique la personne qui fait l’action : Luc II, 21 or koč̣ec̣eal ēr i hreštakēn որ կոչեցեալ էր ի հրեչտակէն τὸ ϰληθὲν ὑπὸ τοῦ ἀγγέλου (to klêthen hupo tou aggelou). L’ablatif se trouve aussi avec ənd ընդ ainsi Luc I, 11 ənd ajmē sełanoy xnkoc̣n ընդ աջմէ սեղանոյ խնկոցն ἐϰ δεξιῶν τοῦ θυσιαστηρίου τοῦ θυμιάματος (ek dexiôn tou thusiastêriou tou thumiamatos) etc. ; avec z զ pour signifier « autour de, au sujet de » : Luc VIII, 54 kalaw zjeṙanē nora կալաւ զձեռանէ նորա ϰρατήσας τῆς χειρὸς αὐτῆς (kratêsas tês cheiros autês) ; Luc II, 38 : xawsēr znmanē խաւսէր զնմանէ ἐλάλει περὶ αὐτῆς (elalei peri autês). La préposition ne manque que dans des tours particuliers, comme Luc X, 7 mi p‘oxic̣ik‘ tanē i tun մի փոխիցիք տանէ ի տուն μὴ μεταβαίνετε ἐξ οἰϰίας εἰς οἰϰίαν (mê metabainete ex oikias eis oikian).

68. — L’instrumental, qui marque, comme en indo-européen, avec qui ou avec quoi s’accomplit l’action, a toujours une forme distincte de celle des autres cas ; aussi s’emploie-t-il souvent sans préposition ; ainsi pour exprimer l’accompagnement : Marc III, 7 Yisus ašakertawk‘n iwrovk‘ Յիսուս աչակերտաւքն իւրովք ὁ Ἰησούς μετὰ τῶν μαθητῶν αὐτοῦ (ho Iêsous meta tôn mathêtôn autou) ; en ce sens l’instrumental est d’ordinaire suivi de handerj հանդերձ : Maremaw handerj Մարեմաւ հանդերձ « avec Marie » ; — pour exprimer l’instrument, le moyen employé : Luc I, 51 arar zawrut‘iwn bazkaw iwrov արար զաւրութիւն բազկաւ իւրով « il a fait un miracle avec son bras ».