Page:Meister - De la morale naturelle, 1788.djvu/158

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l’on répare ; cette lutte enfin où les succès et les revers se succèdent et se renouvellent si souvent, n’est-elle pas comme un abrégé de toutes les agitations de la vie ? On y passe sans cesse de la crainte à l’espérance, et l’on conçoit que la succession rapide de ces sentimens peut bercer très long-tems l’activité naturelle de notre imagination, et qu’elle la berce d’autant plus agréablement qu’il ne lui en coûte, pour ainsi dire, ni peine, ni fatigue.

Montrer l’attrait du jeu, n’est-ce pas en faire voir tout le danger ? Il n’est point d’habitude plus entraînante que celle d’un amusement tout à-la-fois si attachant