Page:Meister - De la morale naturelle, 1788.djvu/159

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et si frivole. Un joueur commence par se dégoûter de toute autre occupation, et finit le plus souvent par se rendre incapable de tout autre intérêt.

On ne dira jamais rien de plus frappant ni de plus raisonnable contre la passion du jeu, que ce qu’en a dit M. de Buffon. Calculez, et vous verrez qu’il n’y a aucune proportion entre le plaisir de gagner et le malheur de perdre : le gain ne peut vous donner qu’un superflu dont vous n’avez que faire, la perte vous prive plus ou moins du nécessaire même. Il est impossible que tout gros jeu n’offre des chances fort inégales, et la somme que vous