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Page:Melange de differentes pieces de vers et de prose 1.djvu/104

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mort, & que ſa fille s’étoit retirée chez moi. Il me donna cette fatale Lettre, en me priant de vous la rendre. Sur ce qu’il m’avoit dit qu’elle venoit de Moca, & qu’elle étoit ď’Edward, je réſolus de vous la cacher, pour vous épargner le ſouvenir d’un homme dont vous aviez tant à vous plaindre. Je la lus ; que devins-je, en apprenant l’innocence de ce rival que je croyois ſi coupable ? Je me regardai dès ce moment comme l’auteur de votre infortune ; & voilà la cauſe de la profonde mélancolie où je ſuis tombé. En vain j’ai voulu, en dérobant ce funeſte billet à votre connoiſſance, vous ſouſtraire aux regrets dont je viens d’être témoin. Que je plains