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Page:Melange de differentes pieces de vers et de prose 1.djvu/117

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par un miracle, & que je vois l’inſtant où les vagues vont nous engloutir pour jamais ; je n’ai pas voulu mourir ſans vous déclarer le violent amour que vos charmes m’ont inſpiré. Au premier moment que je vous ai vûe, ma flamme étoit ſans eſpérance ; & j’ai cent fois ſouhaité la mort. Elle ſe préſente, je profite de cette occaſion pour vous inſtruire de mes ſentimens : vous les ignoreriez encore, ſi nous n’étions pas dans une ſituation déſeſpérée.

La ſurpriſe de Cléomélie à cette déclaration ſut extrème : elle crut d’abord que la peur du danger avoit troublé l’eſprit du Capitaine : mais voyant qu’il n’y avoit rien que de bien ſuivi dans ſes propos, elle lui