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Page:Melange de differentes pieces de vers et de prose 1.djvu/118

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répondit ainſi, en s’efforçant de diſſimuler ſa crainte.

Si ce diſcours m’eût été adreſſé dans un autre tems, j’aurois penſé que vous ne me l’auriez tenu que pour diſſiper la triſteſſe dont je ſuis accablée par les plus juſtes cauſes. J’ai trop bonne opinion de vous, pour croire que dans ce moment vous ayez deſſein d’inſulter à mes malheurs. Je n’impute ce procédé qu’au déſordre que l’image d’une mort prochaine peut avoir jetté dans votre ame : autrement, ſeroit-il poſſible que vous penſaſſiez dans cet inſtant à autre choſe, qu’au péril affreux qui nous environne ?

Je ne ſuis point étonné, reprit Baker, que vous jugiez ainſi de mon