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Page:Melange de differentes pieces de vers et de prose 1.djvu/47

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nir du mien. Elle alloit pourſuivre ; quand la douleur d’Edward l’interrompit ainſi : quoi ! vous oſez m’avoüer votre perfidie ! Ah ! ne m’en accuſez pas, continua-t-elle : ce n’eſt ni fauſſeté, ni légereté, ni indifférence ; c’est ma tendreſſe pour vous qui me fait renoncer à vous-même, à l’objet qui ſeul eût pû faire le bonheur de ma vie, pour me livrer à celui qui en ſera ſans doute le ſupplice. J’immole ma félicité à la tienne ; je te rends ce cœur que je ne peux garder ſans attirer ſur nous la colere de nos parens, & des malheurs qu’il eſt encore en ma puiſſance de prévenir. Enfin puiſque le deſtin ne nous permet pas de vivre l’un pour l’autre,