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Page:Melange de differentes pieces de vers et de prose 1.djvu/84

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croire ; ſe rappellant la tendreſſe exceſſive d’Edward, ſes ſermens tant de fois répétés, elle penſa que Kennel l’avoit forcé de partir, & ne ſe plaignit que de la barbarie du pere. Mais bien-tôt ces idées s’évanoüirent, & firent place aux plus cruelles réflexions. Si Edward, diſoit-elle, eſt auſſi innocent que je me le perſuade, pourquoi n’a-t-il pas trouvé quelque moyen d’échapper à la violence de ſon pere ? Du moins il auroit dû m’écrire : hélas ! je ne le vois que trop ; je ſuis trahie par le plus coupable des hommes. À ces mots, elle reſſentit une émotion ſi vive, & ſi dangereuſe pour ſa vie, que le tems ſeul, & les forces de la jeuneſſe la ſauve-