Aller au contenu

Page:Melange de differentes pieces de vers et de prose 1.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rent. Elle ſe rétablit inſenſiblement ; mais Derland avoit été atteint d’un chagrin ſi accablant, qu’il ſuccomba, & finit en peu de jours ſa vie infortunée.

Sa fille ſe trouvoit dans les plus funeſtes conjonctures : elle perdoit un pere tendre, ſon appui, & ſa conſolation, ſans pouvoir ſe diſſimuler qu’elle étoit la cauſe de ſa mort : malheur plus grand que ſa mort même. Les fautes qui nous en attirent de pareils, nous ſemblent des crimes ; & nos regrets deviennent des remords. L’unique ſource de tant de maux ; un amant qu’elle aimoit encore plus que ſa vie, la trahiſſoit. Elle ſe voyoit chargée, d’un enfant dont l’unique