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Page:Melange de differentes pieces de vers et de prose 1.djvu/87

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dier : il crut d’abord que ce n’étoit que par compaſſion qu’il y étoit porté ; mais il ſentit bien-tôt ſon amour ſe rallumer ; & imputant toutes les fautes de ſa Maîtreſſe à la perfidie de ſon rival, il la juſtifia ſi bien dans ſon eſprit, qu’il réſolut de faire ſon bonheur ſi elle y conſentoit. Un amant ordinaire n’auroit pas conçû ce projet, par une certaine délicateſſe. Le véritable amour en inſpire une plus grande, & qui met au-deſſus de toutes les conſidérations contraires aux intérêts de l’objet aimé. Quand une paſſion infortunée devient ſi généreuſe, elle peut être placée au rang des premieres vertus, Thomſon craignit même que ſa Maîtreſſe ne re-