Page:Melanson - Pour la terre, 1918.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

crains rien, mon Paul, j’en aurai bien soin. Que Dieu me prête seulement sa rosée et son soleil, je te les rendrai bien à l’automne.

Paul s’arrête ; les sueurs perlent à son front ; son regard embrasse le vaste champ ensemencé. Il est content. J’ai fait ma part, murmure-t-il, que le bon Dieu fasse la sienne.

Puis, à pas lents, il reprend le chemin de sa demeure, rêvant aux vertes plaines, aux herbes épaisses, aux épis fermes, aux gerbes d’or…

À l’automne, je visitai le champ de Paul, un soir, à l’heure où « La voix des épis d’or nous parle d’avenir »…

Que de belles choses se chuchotaient là, dans l’ombre, ces épis de mon cher Paul !

 « J’écoute : Je voudrais bien être,
Murmurait un groupe de voix,