Page:Melanson - Pour la terre, 1918.djvu/23

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— Te voilà marchand de farine, alors ?

— Presque, ma foi ; mais ce sera mieux encore l’an prochain, car ce n’est pas quatre minots, mais vingt minots que je me propose de semer au printemps.

Mon jeune homme caressait sa moustache d’un air décidé. Puis, dans ses yeux noirs qui lançaient des éclairs, ma foi, je croyais voir déjà ce beau champ où de grands épis dorés se balançaient mollement sous le souffle du zéphyr.

Sans se douter, ce jeune homme venait de donner à sa famille, à la société l’aide la plus pratique et la plus efficace dans cette crise universelle que nous subissons depuis trois longues années.

On ne parlerait pas de ration, de faim, de famine, si tous nos jeunes agissaient de même.