Page:Melanson - Pour la terre, 1918.djvu/24

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— Lazare, dis-je, je te félicite, continue.

Tu as un frère tué à l’ennemi, là-bas dans les Flandres, n’est-ce-pas ?

— Hélas ! oui, dit-il. Que n’est-il avec nous ! Ce serait un aide.

— Oh ! ce n’est pas là que je veux en venir. Le bon Dieu qui a des couronnes pour les martyrs de la religion, en possède aussi pour les martyrs de la patrie. Mais sais-tu une chose ? Ce que tu viens de faire là, ce que tu veux faire encore, eh bien ! crois-moi, n’est pas moins grand, n’est pas moins sublime. Que d’hommes, que de pauvres orphelins qui n’auraient pas la bouchée demain, si toi, si un autre, si plusieurs ne récoltaient pas ce beau blé qui fait le pain de chaque jour, la nourriture, la vie par conséquent.

— C’est pourtant vrai, reprit mon jeu-