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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/104

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ne tint contre la béatifique physionomie de Barneuil. On avoit averti Mademoiselle de Bonneval qu’on venoit la demander de la part de Monsieur le Brun. Je tenois Barneuil par la main, & je la sentois trembler dans la mienne. Vous n’êtes pas, lui dis-je, en état de paroître, laissez-moi préparer les voyes, je vous avertirai quand il en sera tems. J’entrai dans la chambre, ou plutôt dans le séjour de l’horreur. Figurez-vous un petit cabinet qui ne reçoit la lumière que par une lucarne grillée, un grabat, une table & une chaise. Tel étoit l’endroit où Mademoiselle de Bonneval étoit condamnée à pleurer des fautes qu’elle n’avoit point commises. Je fus pénétré de douleur en voyant cette aimable personne dans un état aussi misérable. Je m’arrêtai pour essuyer mes larmes, & pour la considé-