Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/116

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plus loin que Barneuil m’apperçut, il accourut à moi : Eh bien, me dit-il avec vivacité, m’apportez-vous la mort ? M’allez-vous rendre la vie ? Ma chère de Bonneval sortira-t-elle ? Vous pouvez, lui répondis-je, compter sur sa liberté. Ciel ! reprit-il, vous me faites trembler ; de quel ton m’annoncez-vous cette nouvelle ? Que dois-je en penser pour mon amour ? Je lui racontai de quelle manière les choses s’étoient passées chez Madame de Valpré. Il parut rêver un moment : mais prenant courageusement son parti, elle sera libre, dit-il ; je suis trop heureux, si j’en crois les pressentimens de mon cœur ; on ne s’opposera plus à mon amour pour ma chère de Bonneval, courons lui annoncer le succès de votre visite ; allons la tirer d’inquiétude.

Quel séjour ! me dit Barneuil,