Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/117

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en me faisant remarquer ces murs épais & ces barreaux de fer, foibles remparts contre les attaques de l’amour. Quelle demeure affreuse ! Qui croiroit que ces murs renferment la plus aimable & la plus vertueuse de toutes les filles. Ah ! si j’y pouvois passer ma vie avec elle, je ne changerois pas ma destinée pour celle du plus grand Roi du monde ; je sentois que mon cœur avouoit de pareils transports, & qu’à la place de Barneuil, je n’en aurais pas moins dit.

Nous ne trouvâmes pas plus de difficulté à entrer la seconde fois que l’on ne nous en avoit fait à la première. Mademoiselle de Bonneval nous attendoit dans une agitation mortelle ; elle pâlit en nous voyant, & n’eut pas la force d’ouvrir la bouche : Barneuil s’étoit chargé de l’instruire de ce qui s’étoit passé. Il ne né-