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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/148

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Je sçai plus, me répondit-elle, aucune de vos démarches ne m’a été inconnuë ; & quand vous vous imaginiez que votre secret n’étoit connu de personne, je le lisois dans vos yeux ; les moindres regards, les paroles les plus simples, les actions les plus indifférentes, tout décèle un Amant qui veut cacher sa flâme. J’en ai vû les progrès ; & puis, en pouvois-je douter après la lettre que vous lui avez écrite ? Ah ! ce coup m’abattit, je devois y être préparé, mais il ne m’en fut pas moins sensible. J’attendois avec une nonchalance inquiéte que Madame de Valpré confirmât mon malheur. Je vous estime trop, poursuivit-elle, pour m’opposer à votre bonheur, & je laissois à Mademoiselle de Bonneval la liberté de disposer de ses inclinations ; je lui remis votre lettre, & je me contentai