Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/149

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de vous plaindre ; car je connois son cœur : l’ambition est la seule passion qui y règne ; quelle disposition pour répondre à tout l’amour que vous lui témoigniez ? Et c’est ce cœur qui lui a dicté la réponse qu’elle vous a faite. Confus de la voir si bien instruite, je lui dis avec vivacité, Eh bien, Madame, vous avez été le témoin de mon amour, soyez-le de ma honte ; oui, je veux la haïr autant que je l’aimois. Voilà le moment critique que Madame de Valpré souhaitoit depuis long-tems ; pouvois-je ne pas donner dans un piége d’autant plus véritable que celle qui me le tendoit, sembloit elle-même s’intéresser à mon malheur.

La dureté de Mademoiselle de Bonneval, & l’impossibilité de réussir à toucher un cœur comme le sien, me firent pren-