Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/15

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nes ; ils y fourmillent. Eh bien, tâchez de vous rappeller quelques-uns de ceux qui vous ont le plus frapé : rassemblez tout l’enjouement, tout l’esprit, toute la vivacité de la Brune la plus piquante ; joignez-y les grâces touchantes, la noblesse des sentimens, la délicatesse d’esprit, la constance, & toute la tendresse d’une Blonde charmante ; vous voyez Mademoiselle de Bonneval ; vous voyez ses appas & son cœur : je n’outre rien, fiez-vous à un Amant revenu des erreurs de l’amour. Il n’est pas aveugle sur le chapitre de sa Maîtresse, je vous endors ; trêve de digressions : revenons.

Je vous ai dit tout le plaisir que je prenois à contempler Mademoiselle de Bonneval ; c’étoit le premier essai que je faisois de la sensibilité de mon cœur. Jugez par-là de la peine que me