Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/16

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causoit son départ ; mais l’amour ingénieux à me tromper, me déguisa le véritable sujet de ce trouble qu’elle laissoit dans mon cœur, sous le spécieux prétexte du ressentiment qu’il falloit donner à l’espèce d’injure que l’on venoit de nous faire en nous traitant d’Auteurs. Le jeune de *** enrageoit ; de B***, qui sentoit toute la justice du reproche, ne disoit mot ; j’y étois pour rien, n’importe ; je pris vivement le parti des offensez : je fis plus ; je me chargeai du soin d’en tirer vengeance ; vengeance pourtant fort douce, & qui se bornoit à connoître ces aimables personnes. Je les abordai au coin d’une allée : Mille pardons, leur dis-je, Mesdames, si je trouble votre solitude. Je ne sçai qui de vous deux a oublié sa tabatière sur le banc que vous venez de quitter, je vous la