Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dre mon parti sur le champ, celui de reprendre les sentimens que je croyois avoir pour elle, en m’en éloignant, celui de la haïr. D’un autre côté, la bonté de Madame de Valpré m’enchantoit ; elle me regardoit d’un air tendre. Ses charmes souffroient dans la compagnie de Mademoiselle de Bonneval une comparaison qui ne leur étoit pas avantageuse ; mais délivrez de cette rivalité, ils reprenoient leur pouvoir. Je l’éprouvai, une flâme nouvelle se glissa dans mes veines, je m’étonnai de mon insensibilité pour elle, & je la réparai. Ah ! lui dis-je, Madame (en soupirant de l’ingratitude de Mademoiselle de Bonneval) si j’osois me flater que l’offre d’un cœur comme le mien fût encore de quelque prix à vos yeux il feroit son bonheur de brûler pour vous. Eh pourquoi