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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/164

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Si-tôt que je crus ces Amans éloignez l’un de l’autre ; & forcez à renoncer à l’espoir de se posséder jamais, mon amour réveilla ses droits, mais la raison combattit toûjours un penchant trop flatteur, & l’absence acheva ce que la raison avoit commencé. Une affaire indispensable m’éloigna de Paris ; Je partis avec trop de précipitation pour avoir des nouvelles de nos Amans, & ce ne fut qu’à mon retour que je dus la connoissance de leur sort à une avanture singuliere que voici.

J’étois dans un carosse, que je venois de prendre sur le Quai des Augustins, dans le Carrefour de la ruë Dauphine. Mon Cocher apperçut un de ses camarades à qui il en vouloit, qui descendoit la ruë de la Comédie ; l’autre le vit de même. Les deux Rivaux, semblables aux Hé-