Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/165

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ros d’Homère, se mesurent de l’œil, préparent leurs armes, & s’apostrophent mutuellement d’un coup de fouet, qui n’est que le prélude d’une scène plus sérieuse ; car les Héros, embrasez tous deux de colère, & méprisant la gloire peu satisfaisante de s’assommer à coups de fouets, sautent de leurs siéges, s’élancent l’un sur l’autre, & commencent un combat, qui eut bientôt pour témoins une multitude de badauts que ce spectacle divertissoit infiniment. Je m’étois d’abord tenu fort tranquille, attendant qu’il plût à nos champions de remonter sur leurs siéges ; mais voyant la longueur du combat, & l’opiniâtreté des combattans, je m’impatientai, & descendis du carosse dans l’intention d’en prendre un autre. Le Fiacre ennemi conduisoit un Monsieur, qui attendoit de son côté fort pa-