Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/27

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elle, en me donnant la main ; l’innocence ne sçait pas avoir de défiances ridicules, & vous paroissez agir avec trop de bonne foi, pour ne pas écarter celles que l’on pourroit avoir. Oserai-je me flater que vous voudrez bien justifier des sentimens aussi généreux ? Je n’en exige qu’une preuve. Ah ! lui dis-je, Mademoiselle ; parlez : que faut-il faire ? Elle me répondit que la grâce qu’elle me demandoit, étoit de vouloir la conduire au couvent de St. Me serai-je flatée vainement, ajoûta-t-elle, en me regardant, que vous voudriez bien me faire ce plaisir. Ah ! lui dis-je, Mademoiselle, que me proposez-vous ? Non, vous n’avez pas fait de sérieuses réfléxions sur ce que vous me demandez. Je lui insinuai le mauvais effet que pourroit produire son arrivée dans un Couvent à une heure aussi indûë, que son