Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/33

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avez bien voulu me donner, si je vous cachois plus long-tems les motifs qui me l’ont fait accepter : hélas ! peut-être n’ai-je déjà que trop tardé à vous les découvrir ; & que penser de la démarche imprudente d’une jeune personne qui ose se confier à un homme qu’elle ne connoît que pour l’avoir vû une seule fois ? Ah ! lui dis-je, Madame, pourquoi me prêtez-vous des sentimens que je suis incapable d’avoir ? Pourquoi voudriez-vous empoisonner par des réflexions injustes le plaisir de vous obliger ? Si je n’ai eu qu’une fois le bonheur de vous voir, il n’étoit pas besoin, pour vous donner toute mon estime, que le hazard vous offrît une seconde fois à ma vûë, vos charmes & vos malheurs vous assurent de pareils sentimens de quiconque aura le bonheur de vous connoître. Elle re-