Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

çut modestement mon compliment ! Que je serois heureux, poursuivis-je, en la regardant tendrement, si je pouvois me flatter que vous voudrez bien y répondre. Si la reconnoissance la plus sincère peut payer cette estime, me répondit-elle, vous ne l’avez pas accordée à une ingrate. Ah ! repris-je, que ce sentiment répond foiblement à la vivacité des miens : oubliez ce mot de reconnoissance, il offense la délicatesse de mon zèle, & s’il se peut, ne songez au foible service que je vous ai rendu, que comme à une occasion que mon bonheur m’a procurée de vous jurer… Arrêtez, reprit-elle vivement, n’abusez pas de la circonstance malheureuse où je me trouve. Juste Ciel ! mes yeux sont ouverts, je vois l’abîme où m’a jetté ma crédulité : pourquoi m’avez-vous trompée ? En disant ces mots, elle