Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/36

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me suivoit par-tout, & vous vengeoit de la témérité de mes efforts : mais hélas ! je ne le vois que trop, mon amour vous déplaît, mon sort est de brûler pour vous, & de me livrer au désespoir. Je me tus après cette tirade de sentimens romanesques.

Mademoiselle de Bonneval m’avoit écouté tranquillement ; mais je ne sentois que trop que cette tranquillité n’étoit pas d’un heureux présage pour mon amour ; j’attendois sa réponse comme l’Arrêt de ma mort, je respectois son silence, & je ne levois les yeux sur elle qu’en tremblant. Elle me parla en ces termes : Vous voulez donc, Monsieur, me forcer de haïr votre secours, vous voulez que je me repente de la confiance que j’ai en vous ; hélas ! ma faute n’excite-t-elle pas dans mon cœur des remords assez vifs ? Que me reprochez-vous, lui dis--