Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/46

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Je ne doute pas, continua Madame de Valpré, que vous n’avoüiez des engagemens que je n’ai pris que dans la vûë de vous rendre heureuse. La surprise que me causa une pareille nouvelle, m’interdit. M. de M… étoit dans un cabinet voisin, il avoit entendu ce que m’avoit dit ma tante, il étoit témoin de mon silence, il le prit pour un consentement, & crut qu’il n’étoit plus besoin que de sa présence pour achever sa victoire. Quel fut mon étonnement, quand je le vis sortir de ce cabinet, & se jetter à mes genoux ! je devois dissimuler, je devois laisser croire que si d’abord je n’écoutois pas favorablement son amour, ma répugnance cèderoit bientôt aux transports d’une passion autorisée par une personne qui étoit maîtresse de mon sort ; que je me serois épargné de larmes ! mais