Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/51

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mes desirs, tout rassuroit mon cœur contre la crainte que ce ne fût pas effectivement à moi qu’elle étoit addressée. Je vous croi, me dit Madame de Valpré ; vous êtes trop sage pour avoir des sentimens indignes de vous : vous n’aimez pas Barneuil, il ne vous aime pas, mais j’en veux une preuve. Je lui répondis que j’étois prête à lui en donner telles preuves qu’elle voudroit : je n’en veux point d’autre, reprit-elle, qu’une lettre que je vais vous dicter. Je sentis alors toute l’imprudence de ma promesse ; je tremblai : mais résolue d’en donner avis à Barneuil avant qu’il pût recevoir cette malheureuse lettre, je fis tout ce que voulut Madame Valpré ; je servis sa fureur d’une manière qui devoit la contenter, & lui ôter tous soupçons, s’ils n’eussent été fondez que sur la