Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/91

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tit dans le moment sans attendre ma réponse : je ne sçus que penser d’une retraite aussi froide ; elle ne répondoit pas à la persuasion dans laquelle il disoit être de ma propre volonté, ni à l’empressement de son abord. Je le reconduisis jusqu’au bas de l’escalier, toûjours complimentant de part & d’autre ; mais de ces complimens secs & froids, tels que s’en font mille gens, qui se voyent aujourd’hui pour ne se revoir de leur vie ; tissus de mots guindez, que le cœur désavouë ; aussi ennuyeux pour ceux qui les écoutent, que gênans pour ceux qui les font.

Sans vouloir pénétrer dans les motifs de la conduite de l’Amant, je ne songeai qu’à délivrer sa charmante Maîtresse, je sortis dans la résolution de tout tenter pour en venir à bout, falût-il aller trouver Monsieur le