Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/201

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ses lits et l’insuffisance de ses sonnettes ! Donc, l’hôtel du Pérou.

Mais alors, pourquoi cette appellation fantasque : l’hôtel du Dragon Bleu ? Voici.

Quelque temps après la publication du premier Parnasse contemporain — publication dont je vous parlerai bientôt — il parut un recueil de vers intitulé le Parnassiculet. On nous parodiait déjà. Et quels parodistes ! Nous ne pouvons songer à cela sans quelque orgueil. C’étaient Gustave Mathieu, un poète d’une valeur réelle qui daignait pasticher mes vers hindous, Paul Arène, un des plus fins esprits de ce temps, faisait des imitations de François Coppée et Alphonse Daudet, sans méchanceté d’ailleurs, dans des vers écrits en caractères grecs, bouffonnait les poèmes de Leconte de Lisle ou de Louis Ménard. Peste ! on pouvait être fier d’avoir de tels railleurs et leur ironie impliquait évidemment quelque estime. Par exemple, bien que je raconte ici une légende, il en est une que je veux détruire. Tout le monde peut lire dans le Dictionnaire Larousse, à l’article Parnassiens, qu’à propos du Parnassiculet, j’ai envoyé des témoins à Alphonse Daudet ; c’est, en vérité, l’invention