Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/274

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C’est lui. Sabres au flanc, l’éventail haut, il va.
La cordelière rouge et le gland écarlate
Coupent l’armure sombre et, sur l’épaule, éclate
Le blason de Hizen ou de Tokungawa.

Ce beau guerrier, vêtu de lames et de plaques,
Sous le bronze, la soie et les brillantes laques.
Semble un crustacé noir, gigantesque et vermeil.

Il l’a vue. Il sourit dans la barbe du masque.
Et son pas plus hâtif fait reluire au soleil
Les deux antennes d’or qui tremblent sur son casque.




Je terminerai ces citations par un sonnet encore, non moins resplendissant que les autres, mais d’où se dégage, dans un mystérieux symbole, la pitié de la nature pour les dieux déchus.


SUR UN MARBRE BRISÉ


La mousse fat pieuse en fermant ses yeux mornes,
Car, dans ce bois inculte, il chercherait en vain
La vierge qui versait le lait pur et le vin
Sur la terre au beau nom dont il marquâtes bornes.