Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/313

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Ceux que l’hydre a couchés dans ses flancs ténébreux,
Ce sont nos morts sacrés, devenus la pâture
Des éléments, cruelle et lente sépulture !
L’univers famélique a mis la dent sur eux ;

Et du sang paternel, et de la chair des justes,
Et de la chair des beaux, et de la chair des forts,
Nourri, gorgé, tout plein de l’âme de nos morts,
Sent brûler en ses yeux leurs passions augustes.

Lumière de Vénus, feux pâles et mouvants,
Rouge et sanglant tlambeau que Sirius allume,
Soleil d’or où l’esprit d’Icare se consume,
Tous, vous êtes des yeux éternels et vivants !

Et la Terre, œil aussi, brûlant et sans paupière.
Sent, dans ses profondeurs, sourde le flot amer
Que déroule le flux éternel de la Mer,
Larme immense pendue à son orbe de pierre.

*

Tels sont donc les poètes que l’on a appelés Parnassiens : — Sully Prudhomme, François Coppée, Léon Dierx, José Maria de Heredia,