Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Hiver, tu me plais ! tu me plais, ô sombre
Endormeur des bois, puisque je peux voir
Ses beaux cils baissés projeter leur ombre
Sur la joue aimée où sourit l’espoir.

Ô bonne chanson ! chanson la meilleure
Qu’une lèvre humaine ait chantée encor,
Éternise-toi ! résonne à toute heure,
Fanfare d’amour, chère à ce cœur d’or.

Chante dans les bois, chante dans la plaine.
Chante dans la nuit, chante au clair soleil.
Toi qui dis l’amour dont mon âme est pleine
Et cours lui porter le joyeux réveil.



Ces vers ne sont-ils pas frais et jolis comme un matin de fiançailles ? Ce fut, du reste, à cette époque qu’Albert Glatigny mûri par l’âge et rasséréné par le bonheur, publia ses meilleurs poèmes, ceux grâce auxquels son nom ne périra pas ; les Flèches d’or, son plus beau recueil, sont un livre dont s’honorera toujours la poésie française.

Je voudrais vous citer quelques-unes des lon-