reine ? dit le prince Flédro-Schèmyl après un silence.
Elle répondit sèchement :
— Non.
Alors il se décida à parler.
Ce que le roi Frédérick demandait, ce que lui, prince Flédro, messager confidentiel, était chargé d’obtenir, c’était un portrait de la reine.
— Un portrait ? dit la comtesse étonnée. Il n’a pas de portraits d’elle ? Mais on en vend partout. C’est l’usage. À toutes les vitrines, entre le mien et celui d’une écuyère du cirque. Que ne mêle-t-on pas à présent ? Notre image s’encanaille. Oh ! moi, j’en ai beaucoup, des portraits de la reine, et je vous en donnerai autant qu’il vous plaira d’en avoir !
— Mon maître demande à genoux, un portrait qui lui serait envoyé par Sa Majesté elle-même.
Elle prit une mine très grave. L’air d’une poupée sérieuse.
— Impossible, prince Flédro ! Tout à fait impossible. Ce serait une faveur considérable et compromettante. Pour qui nous prenez-vous ? Je trouve que votre vertueux roi se montre très impertinent ! Que s’est-il donc