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LE ROI VIERGE

plains, et je vous en félicite ; vous ferez quelque chose de lui. Enfin, ne comptez pas du tout sur le portrait. Moi d’abord, je m’y oppose. Je ne lui donnerais pas même le mien, s’il me le demandait !

Le prince Flédro-Schèmyl montrait une mine désolée. Il s’inclina profondément en poussant un long soupir et fit un pas vers la porte.

— Oh ! mais, dit-elle en s’asseyant sur la chaise longue et en ramassant entre ses genoux les plis de son foulard paille, vous ayez l’air d’être au désespoir, monsieur l’ambassadeur ? Voyons, revenez, et dites-moi tout. Que vous avait-on promis, en cas de réussite ?

Le prince Flédro se rapprocha.

— Je vais être franc.

— Sans doute. Est-ce qu’on ment !

— J’espérais une très haute récompense.

— On vous faisait ministre pour l’amour d’un portrait ?

— Moins que cela.

— Aussi, je m’étonnais. Ne vous fâchez pas ! Vous comprenez mal ce que je veux dire. J’entends qu’il y a des fonctions, non moins élevées, qui vous conviennent mieux.