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GLORIANE

dans la malle, imbécile. Elle doit être dans un bel état. Allons, vite ! est-ce pour aujourd’hui ?

Brascassou tira de la malle un corsage et une jupe de satin vert de mer, avec une autre jupe de tulle à volants innombrables.

— Hein ! dit-il, stupéfait.

— Mais ce n’est pas ma robe ! cria-t-elle.

— Ce n’est pas ta malle, non plus.

— Tu auras fait quelque sottise !

— Ah ! ne m’embête pas, tu sais ! J’ai mis moi-même dans la malle, ce matin, les costumes de la Traviata, et j’ai accompagné les commissionnaires jusqu’à la porte du théâtre.

— Va donc, descends, informe-toi. On se sera trompé chez le concierge. On a monté cette malle au lieu de monter la mienne. Mais dépêche-toi Brascassou ! puisqu’on a sonné.

Il sortit en jurant. Il revint bientôt, poussant devant lui une habilleuse, et dit à Gloriane, tout ahuri :

— Tu sais, c’est extraordinaire !

L’habilleuse expliqua que des commissionnaires avaient en effet apporté au théâtre une malle pour Mme Gloriani, mais que, plus tard, il était venu un domestique en livrée, chargé