allé à la mairie, pour être unis, mais à la mairie il y avait, au lieu de maire ou d’adjoints, un poste de gardes nationaux. Le sergent avait offert de remplacer le magistrat municipal, les grands parents n’avaient pas consenti à cet arrangement, et on s’en retournait fiancés comme devant. Cela était bien malheureux.
— Bah ! dit une commère qui passait, ils se marieront demain. On a toujours le temps de se mettre la corde au cou.
Sans doute, ils se marieront demain ; mais ils auraient voulu être mariés aujourd’hui, ces enfants. Cela ne les regarde pas, les révolutions. Qu’est-ce que cela aurait fait à la Commune que ces amants eussent été époux aujourd’hui ? Est-on sûr, d’ailleurs, de retrouver le bonheur échappé ? Ah ! cette émeute, je la hais à cause des cadavres et des veuves ; je lui en veux aussi à cause de ces jolis yeux qui pleurent sous une couronne de fleurs d’orangers.
XI.
La mairie du IIe arrondissement semble destinée à devenir le centre de la résistance au Comité central. Les fédérés n’ont pas pu ou n’ont pas osé l’occuper. Place de la Bourse, rue du Quatre-Septembre, place des Victoires, sont réunis des gardes nationaux du quartier, amis de l’ordre. Assez peu nombreux hier matin, 23 mars, ils ont été renforcés par des bataillons venus un à un de tous les points de Paris. Ils obéissent, disent-ils, à l’amiral Saisset,