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Page:Mendès - Les 73 journées de la Commune, 1871.djvu/66

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DIMANCHE, 26 MARS.

départ du Chef du pouvoir exécutif et des ministres, nous étions groupés autour de nos représentants ; ceux-ci, non soutenus par l’Assemblée, sont obligés de se soumettre aux révolutionnaires. Nous n’avons plus à choisir qu’entre l’anarchie et la Commune »

Voilà pourquoi aujourd’hui dimanche 26 mars, la plupart des Parisiens sont au scrutin. C’est en vain que plusieurs journaux ont dit : « Ne votez pas ! » C’est en vain que, prévenus hier des élections d’aujourd’hui, les citoyens n’ont pas eu le temps de se concerter sur le choix qu’ils ont à faire ; ils votent cependant. Ceux qui n’obéissent pas aux suggestions du Comité central éliront les maires déjà élus, les députés au besoin, mais enfin ils prendront part aux élections. L’attitude expectante du Gouvernement régulier a fait beaucoup en faveur de la révolution. Les torts de l’Assemblée diminuent l’horreur que font éprouver les crimes de l’émeute. Dans les groupes, on n’a pas cessé de réprouver hautement le double assassinat des généraux Clément Thomas et Lecomte, mais quelques personnes peuvent faire observer, sans être interrompues, que le Comité central a déclaré n’être pour rien dans ces exécutions. Le bruit que les deux prisonniers ont été fusillés par des lignards prend de la consistance et semble moins invraisemblable. Quant au massacre de la rue de la Paix, on se dit que cet événement est resté obscur, que les témoignages sont contradictoires, etc…, etc… Il y a évidemment un mouvement de réaction assez prononcé en faveur des partisans de la Commune. Sans approuver leurs actes, on ne conteste pas leur activité. Ils ont fait beaucoup de choses en peu de temps. Quelques-uns disent : « Ce sont