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LES BAISERS D’OR

vous serez plus opulents que les plus riches ; vous aurez bientôt tant de trésors que vous ne pourrez trouver dans tout le pays assez de coffres pour les enfermer.

Entendant cela, ils croyaient rêver.

— Eh ! madame, comment une telle chose pourrait-elle arriver ?

— Sachez que je suis une fée à qui rien n’est impossible. Désormais, chaque fois que l’un de vous ouvrira sa bouche, il en sortira une pièce d’or, et une autre, et une autre, et d’autres encore ; il ne tiendra donc qu’à vous d’avoir plus de richesses qu’on n’en saurait imaginer.

Là-dessus la fée disparut ; et comme, à cause de ce prodige, ils restaient muets d’étonnement, la bouche grande ouverte, il leur tombait des lèvres des ducats, des sequins, des florins, des doublons, et tant de belles monnaies qu’on eût dit qu’il pleuvait de l’or !