Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
LES OISEAUX BLEUS
— Jamais ! Laissez-vous attendrir. Ne pourriez-vous rétracter l’affreux présent que vous nous avez accordé ?
— Oui bien. Mais sachez que vous perdriez non seulement le don de répandre de l’or, mais avec lui toutes les richesses acquises.
— Eh ! que nous importe !
— Soit donc fait, dit la fée, selon votre volonté.
Et, touchés de la baguette, il se retrouvèrent, par un froid temps de bise, dans une grange ouverte à tous les vents ; ce qu’ils furent naguère, ils l’étaient de nouveau : affamés, demi-nus, tremblants de froidure comme des oiselets sans plumes et sans nid. Mais ils se gardaient bien de se plaindre, et se jugeaient trop heureux, ayant les lèvres sur les lèvres.