Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/39

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IV

Un matin que, dans une galerie, parmi ses demoiselles d’honneur, elle jouait au baguenaudier — c’était un jeu qui, en ce temps-là, à la cour, n’était pas moins à la mode que la berlurette, — elle entendit deux officiers du palais parler entre eux, derrière le rideau d’une porte, d’une jeune fille plus exquise que toutes les femmes et que toutes les fées ; un géant africain la tenait captive dans un château de bronze. Elle était si parfaite qu’on l’appelait la « Belle du Monde », simplement, pour exprimer qu’il n’y avait qu’elle seule de belle sur la terre. Et les officiers, pensant qu’on ne pouvait pas les ouïr, ajoutaient