il ne manquerait pas de s’irriter grandement si la princesse lui était refusée. L’instruire du sort affreux réservé à Isoline, ce n’était pas pour sortir de gêne ; il n’aurait pas ajouté foi à un récit aussi peu vraisemblable, aurait cru qu’on voulait se moquer de lui. Si bien qu’attendris par leur fille, et s’effrayant du prince, le roi et la reine en vinrent à se demander s’ils ne feraient pas aussi bien de laisser aller les choses comme si aucun désastre n’en devait résulter ; il se pouvait, d’ailleurs, que la fée Urgande, après tant d’années, eût renoncé à sa vengeance. Enfin, non sans beaucoup d’hésitations, d’excuses, de retards, ils consentirent à l’hymen des deux amants, et jamais on n’avait vu, même dans une noce royale, de mariée plus belle, ni de plus heureux marié.
Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/90
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
ISOLINE-ISOLIN
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f2/Mend%C3%A8s_-_Les_Oiseaux_bleus%2C_1888.djvu/page90-1024px-Mend%C3%A8s_-_Les_Oiseaux_bleus%2C_1888.djvu.jpg)