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ISOLINE-ISOLIN

raient pas, selon la coutume, à venir s’agenouiller sous la bénédiction royale et paternelle.

La porte s’ouvrit.

— Ma fille ! s’écria le roi plein d’horreur.

— Isoline ! gémit la mère.

— Non plus votre fille, mais votre fils, mon père ! non plus Isoline, mais Isolin, ma mère.

Et, en parlant ainsi, le nouveau prince, charmant, fier, l’épée au côté, retroussait sa moustache avec un air de défi.

— Tout est perdu ! disait le roi.

— Hélas ! disait la reine.

Mais Isolin, se tournant vers la porte, et la voix adoucie :

— Allons, venez, dit-il, ma chère Diamantine ! Pourquoi tremblez-vous ainsi ? Je vous en voudrais de votre rougeur, si elle ne vous faisait plus belle.

Car, en même temps que la princesse était devenue garçon, le prince était devenu fille ; c’est ainsi que, grâce à la bonne Urgèle, fut déçue la vengeance de la méchante fée.