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Page:Mendès - Méphistophéla, 1890.djvu/247

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MÉPHISTOPHÉLA

Parisienne ; il est un goujat s’il n’est pas une espèce d’apôtre qui, d’ailleurs, pour un peu, s’agenouillerait. Soigner la femme moderne, — j’entends celle qui loge dans les quartiers où il n’y a que des hôtels, — autrement qu’avec les airs doucereux et bénins d’un directeur de conscience, homme du monde, enclin aux indulgences, serait une incongruité parfaite. Après les péchés mignons, voici les maladies mignonnes : il n’y en a point d’autres sous les rideaux où l’odeur des drogues s’annule dans les batistes et les dentelles parfumées de santal ou d’oppopanax. Mais les complaisances du médecin, — en leur mondanité, — ne doivent jamais aller jusqu’à l’abandon de ses prérogatives presque ecclésiastiques ! il doit ressembler au prêtre qui, tout à l’heure, au confessionnal, sera solennel avec la fillette dont il vient, dans la cour du couvent, de caresser le menton d’une main encourageante. La femme ne se plaît à la grâce que lorsqu’elle y devine une force. Si elle aime à être victorieuse, c’est de qui peut la vaincre ; elle ne veut être adorée que par des dieux ! et il convient que le médecin, — parmi les courtoisies familières, — demeure cérémoniel, étrange, comme lointain, tout-puissant. L’ordonnance, c’est une pénitence imposée ; on