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l’asile

Et hurle sous le ciel épouvanté des nuits ;
Oh ! cher désespéré, pour guérir vos ennuis,
N’allez pas décrocher de cette panoplie
Un poignard dont la lame étincelante plie ;
Gardez-vous d’acheter à quelque charlatan
Une drogue et de dire à votre âme : Va-t’en !
Comme un lâche qui craint de subir sa torture.
Allons ! prends la besace et boucle ta ceinture
Et pars ! Inaperçu, de nuit, comme un voleur,
Il faut chercher quelque désert où ta douleur
Ait son affinité secrète qui l’apaise,
Où, lorsque le matin colore la falaise,
Se reflète, parmi les flots du gouffre amer,
Un ciel profond et bleu comme une belle mer !