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Page:Mendès - Poésies, t2, 1892.djvu/68

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Vierge qui m’entends, telle est ma chimère ;
Je souffre et languis, et je trouve amère
La douceur d’aimer votre nom divin,
A cause d’un rêve aussi doux que vain !
Certes, le désir dont je suis marrie
N’est qu’un léger mal, ô vierge Marie,
Au prix des longs deuils et des longs ennuis
Qui furent vos jours et furent vos nuits ;
Mais pour compenser le malheur sans trêves
Qui fit, vous perçant le cœur de Sept Glaives,
Une rose rouge, hélas ! de ce lys,
Dame des Douleurs, vous aviez un fils ! »

Elle dit. Son œil s’éteint, et sa lampe.

Un miracle alors descend de l’estampe.
Quels rêves plus beaux a-t-on jamais eus ?
Noël ! c’est la Vierge et l’enfant Jésus.
Des rayons autour sont comme une averse,
Et dans la splendeur que son pas traverse,
Elle traîne un bruit royal de satin !
Sa robe, couleur d’astre et de matin,