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Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/254

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Guerrière jadis, elle veut résister, mais il a conservé sa force sous son déguisement. Ils luttent corps à corps, elle succombe, et rude, forcené, cruel, — lui, Siegfried, cruel pour Brùnnhilde ! — il lui arrache, pendant que l’orchestre pleure le thème de leurs amours, l’anneau qu’il lui donna naguère, l’anneau que même pour le salut des dieux elle n’a pas voulu livrer !

Devant la salle des Gibichungen, Hagen, appuyé sur sa lance, a veillé toute la nuit, roulant do mauvaises pensées^ écoutant dans les ténèbres les conseils du rampant Alberich, son père. Il a été le veilleur sinistre, prêt à écarter le bonheur s’il eût demandé l’hospitalité. L’orchestre s’éclaire, le jour s’est levé, le jour du double hymen ; Siegfriod, ayant conquis Brùnnhilde, possédera Gutrune. D’une voix tonnante,